Première partie : Elisabeth Duyck

(Parue dans le bulletin 35 de 2010 de l’Association « Art et histoire du pays de Châtres »

Le docteur Babin fut une personnalité arpajonnaise de premier plan. Fils d’un ancien maire, c’était un médecin d’avant-garde, qui ne faisait pas payer les patients modestes ; on le surnommait « le médecin des pauvres ».

Ancien décoré de la Grande Guerre, il était, à la veille du second conflit, conseiller municipal d’Arpajon et conseiller d’arrondissement. Communiste, soucieux du bien-être du peuple, il fonda plusieurs centres de loisirs et de sport, comme « L’écolier au grand air »,« Les Libellules de l’Orge », « La Josa ».

En 1940, il comprit le péril que constituait pour la civilisation l’extension de l’idéologie nazie ; il organisa la Résistance dans la région. Le préfet Chevalier, nommé par le maréchal Pétain, le surveillait et profita d’une dénonciation, sur des propos qu’il aurait tenus, réaffirmant sa foi communiste. Le 28 février 1941, l’irréparable se produisit, il fut arrêté à son cabinet par des gendarmes français.

Interné au camp de Choisel, à Châteaubriant en Loire-Atlantique, il élabora un traité de médecine sociale.

Le 15 décembre, les SS le dirigèrent, avec huit autres otages, vers l’étang de la Blisière (20 km de Châteaubriant) où il fut fusillé.